« Un jour, l’homme devra combattre le bruit comme il a combattu la peste et le choléra. »
Robert Koch, 1910
Robert Koch, à qui l’on doit la découverture du bacille de la tuberculose, pressentait déjà, au début du 19ième siècle, que la pollution sonore deviendrait une véritable « maladie de civilisation ». Conséquence directe de la mobilité accrue depuis les années 50, deux tiers de la population suisse se sent aujourd’hui gênée par le bruit. La pollution sonore est l’atteinte à l’environnement la plus fréquemment perçue.
La « Journée contre le bruit » de cette année est consacrée aux conséquences du bruit sur la santé: Troubles de la digestion, élévation de la pression sanguine, infarctus du myocarde ou troubles du sommeil. Le bruit peut aussi déclencher des problèmes de concentration et des modifications de l’humeur, marquées par des épisodes de dépression ou d’agressivité. Un niveau de bruit important – de la musique par exemple – peut aussi avoir des conséquences directes sur l’ouïe. En Suisse près de 500 victimes du bruit doivent être soignées à l’hôpital chaque année. Le corps n’a pas la capacité de s’habituer au bruit.
Notre oreille est un organe extrêmement sensible, adapté au fond sonore d’une nature disparue depuis longtemps. Dans les temps anciens, des bruits forts et inhabituels étaient un signal de danger auquel le corps humain réagissait en se préparant à fuir ou à combattre. Depuis, le tapis sonore s’est modifié sensiblement et une multitude de bruits nous submerge en permanence. Notre organisme continue néanmoins de réagir à des bruits forts et incommodants comme il le faisait il y a des siècles, ce qui entraîne une réaction de stress qui nuit à notre bien-être et à notre santé.
Le 25 avril 2007, la Suisse participe pour la troisième fois à la « Journée internationale contre le bruit » sous le slogan « Ouf! du calme ». «Ouf! du calme», se dit aussi celui qui est victime du bruit et qui tente d’y échapper. Mais cette fuite a aussi ses inconvénients : les citadins déménagent dans des quartiers périphériques tranquilles et se rendent au travail en voiture. Voiture à laquelle nous ne renonçons pas non plus dans le cadre de nos loisirs: Dans notre quête de divertissement et de repos, nous produisons constamment du bruit.
Lors de la « Journée contre le bruit », des pistes sont propoées pour que chacun puisse contribuer à réduire le bruit dans sa vie quotidienne par son comportement personnel et ainsi protéger sa santé et celle de son entourage d’une exposition excessive au bruit. La Journée est organisée par le Cercle Bruit, la Société Suisse d’Acoustique, la Ligue suisse contre le bruit et les Médecins en faveur de l’environnement. Elle est soutenue par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) et l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).